Accident ferroviaire de Nozières-Brignon (Paris-Nîmes) 1957 : 27morts
La vitesse limite d’un train dépend de plusieurs facteurs.
Le mécanicien doit appliquer la plus basse des vitesses limites résultant de l’application des quatre principaux facteurs déterminants suivants :
1 - La catégorie du train :
Le train express 1115 était un train de voyageurs appartenant à la catégorie des trains appelés « Rapides Express (1) » telle qu’elle était définie dans l’Instruction sur la Composition des Trains (ICT) de 1947. La vitesse limite de ces trains était fixée à 120 Km/h (2).
2 - La composition du train :
Les voitures à voyageurs composant ce train étaient des voitures à bogies du type OCEM à faces lisses aptes en principe à circuler à la vitesse de 120 Km/h. L’allège postale et le fourgon de messageries à essieux, étaient également autorisés à circuler à cette vitesse.
Le bulletin de composition remis au mécanicien avant le départ, l’informait sur l’aptitude de son train à observer la vitesse des « Rapides Express » ou exceptionnellement, si la composition ou le freinage n’était pas conforme, la vitesse d’une catégorie inférieure.
3 - La vitesse limite imposée par la locomotive :
La 141 F 95 était une locomotive limitée à 105 Km/h.
4 - La vitesse limite de la catégorie du train pour la section de ligne considérée :
Les Renseignements Techniques (3) fixent pour chaque ligne, les vitesses limites des différentes catégories de trains aptes à y circuler.
En 1957, les Renseignements Techniques de la section de ligne « Alès – Nîmes », fixaient à 100 Km/h, la vitesse limite des trains « Rapides Express » sur les voies 1 et 2.
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En résumé, l’express 1115 pouvait donc rouler à 120 Km/h, si la vitesse de la voie et sa machine de remorque le permettaient, ce qui était peut-être possible entre Paris et Clermont-Ferrand, mais qui n’était jamais le cas entre Langeac et Nîmes.
Le train express 1115, malgré son retard de 16 minutes (4), roulait entre Alès et Nozières à la vitesse maximale de 100 Km/h. On sait par l’examen de la bande de l’appareil Flaman, que la locomotive a abordé l’aiguille donnant accès à la voie unique temporaire, à 92 Km/h.
G.M.
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(1) : On disait aussi « R.E. ».
(2) : Les trains aptes à circuler à 130 Km/h et 140 Km/h étaient classés dans les catégories respectives « C.130 » et « C.140 » (Lettre C pour « Composition »).
(3) : Voir la rubrique « La connaissance de ligne en 1957.
(4) : 16 minutes au départ d’Alès et 19 minutes à Nozières (Annexe 2 du rapport d’enquête SNCF – Collection Jean-Paul Pignède).
Outres les horaires de passage, d’arrivée et de départ dans les gares, les fascicules Horaires donnent encore bien d’autres renseignements au mécanicien ; notamment la catégorie de son train (express), la locomotive de remorque (141-E), la charge maximale admissible pour réaliser l’horaire (450 tonnes) ainsi que la vitesse à observer lorsque le train est à l’heure (82 Km/h).
Nota : Ce document de janvier 1949 ne s’applique pas à la marche de l’express 1115 de septembre 1957.
(Document communiqué avec l’aimable autorisation du Président du musée du Cheminot de l’AAATV du dépôt de Nîmes).
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